Un des objectifs du projet ResSources du Néal est de démontrer les effets individuels et combinés des travaux de restauration sur les fonctions environnementales, la biodiversité et notamment sur la régulation des débits hydrologiques.
Pour cela, différents protocoles de suivi et d’évaluation sont mis en place sur le territoire avant, pendant et après travaux de restauration. L’objectif est d’établir les états initiaux et de poursuivre les suivis après travaux pour pouvoir comparer les différents indicateurs de suivis et évaluer les résultats après travaux.
§ Objectif : Suivre les variations des niveaux d’eau de petits cours d’eau (ruisseaux) en tête de bassin versant du Néal.
§ Principe des suivis : Pendant minimum 7 ans, les variations de niveaux d’eau de 8 petits cours d‘eau (ruisseaux) en tête de bassin versant du Néal sont suivies en continu grâce à l’installation de limnimètres pourvus d’une sonde autonome munie d’un capteur de niveau (HOBO). Les données sont stockées dans la sonde et récoltées tous les mois.
Les mesures du niveau d’eau sont effectuées avec une fréquence de 20 minutes depuis avril 2021.
§ Placement des stations : Dans le cadre de ces suivis, l’objectif est de placer une station à l’aval de chaque affluent suivi dans le cadre du projet. Différents secteurs ont été prospectés pour placer les stations de mesure. En effet, bien choisir l’emplacement du limnimètre est crucial pour obtenir des données de bonne qualité.
§ Objectif : Mesurer les différents débits d’un cours d’eau pour construire une courbe de tarage permettant de convertir des hauteurs d’eau en débit.
§ Principe des suivis : Il s’agit de réaliser des mesures directes de débits plusieurs fois par an en essayant de capter des situations représentatives de la diversité des conditions d’écoulement qui peuvent survenir sur les cours d’eau étudiés (débit en hautes eaux, basses eaux, débit moyen…). Le jaugeage au
sel est basé sur la loi de conservation des masses. Elle consiste à introduire une masse de sel connue dans le cours d’eau étudié en un point A,
puis à mesurer la conductivité au passage du sel en un point B situé plus en aval. Le sel servant de traceur est mélangé par la rivière sous forme d’un
nuage. L’augmentation de conductivité de l’eau du cours d’eau permet ensuite de calculer la concentration de sel qui est passée au niveau de la section où se situe la sonde, en fonction du temps et d’en déduire le débit par intégration de la courbe de conductivité obtenue (traduite en concentration en sel). Un minimum de trois mesures est conseillé pour plus de fiabilité. Pour convertir la mesure de conductivité en concentration de sel, il est également nécessaire de réaliser en laboratoire une courbe d’étalonnage propre au type de sel utilisé (marque).
Les jaugeages au sel sont réalisés plusieurs fois par an afin de capter les débits petits, moyens, importants ou intermédiaires. Ce protocole est mis en place depuis 2021 et se poursuivra jusqu’à 2024.
§ Emplacement du suivi : Pour réaliser le jaugeage au sel, il faut choisir un tronçon homogène par rapport à la morphologie, avec une section droite, à écoulement homogène, sans remous excessifs ni zones de dépôts. Il faut s’assurer que le sel est bien transporté jusqu’à la sonde, au niveau de l’écoulement central du chenal.
§ Objectif : Connaitre les conditions météorologiques du bassin versant du Néal et aider à l’évaluation du fonctionnement hydrologique du bassin versant, notamment le temps de réponse entre les précipitations et les modifications des débits de cours d’eau. Cela permet de s’affranchir en partie des chroniques pluri-annuelles. Les paramètres
météorologiques permettent également de faire des bilans hydriques des têtes de bassins.
§ Principe des suivis : Les stations ont été paramétrées pour une fréquence de données à l’heure. L’enregistreur de données (data logger) de la console présente jusqu’à 3 mois de stockage de données.
La station d’Irodouër est en marche depuis avril 2021 et celle de Miniac-sous-Bécherel depuis mars 2022.
§ Placement de la station : Dans le cadre du projet, deux stations météo ont été placées pour quadriller le territoire d’étude. Elles permettent d’avoir une bonne représentativité des conditions météorologiques du secteur d’étude, vis-à-vis du gradient nord-sud et des points bas (Irodouër), et celles sur les points hauts (Miniac-sous-Bécherel). Les communes du territoire d’étude ont été sollicitées pour installer les stations sur des terrains communaux afin de limiter les contraintes d’accès et de pérenniser la mise en place des stations tout en favorisant une ouverture sur le projet au grand public. Dans ce cadre, les résultats principaux (températures et precipitations) mensuels sont communiqués au grand public par l’intermédiaire d’une ardoise mise à jour à chaque relevé.
§ Objectifs : Etudier l’évolution du milieu, à la fois en termes de biodiversité et de degré d’humidité, avant et après les travaux. Ces suivis seront assurés par un prestataire. Il leur sera demandé de réaliser un état des lieux de la faune et de la flore avant travaux de restauration et deux autres phases de suivis après-travaux de zones humides sur :
– 3 sites sur lesquels des travaux de restauration sont prévus,
– 1 site témoin associé à chaque site restauré sur lequel il n’y aura pas de travaux.
Ces 6 sites seront répartis sur des têtes de bassin versant du Néal au niveau des communes de Landujan, Irodouër et Miniac-sous-Bécherel en Ille-et-Vilaine.
o État initial de la flore
Deux méthodes complémentaires seront utilisées pour établir un état des lieux de la végétation en place sur les sites avant travaux.
Des transects de végétation ;
Des relevés phytosociologiques.
o État initial de la faune
Les orthoptères seront utilisés comme groupe témoin. Les protocoles de la boîte à outils Rhoméo et Liger’O en cours de standardisation à l’échelle nationale et du bassin Loire-Bretagne respectivement seront adaptés au contexte local.